Vous êtes de rhésus négatif.
Cette particularité est importante à connaître
et a des conséquences sur vos grossesses à venir.
Ce document est destiné à vous expliquer
le mécanisme de "l'immunisation foeto-maternelle"
ou "maladie hémolytique",
et surtout les moyens de sa prévention.
Source : Société de Formation Thérapeutique du Généraliste - SFTG - Paris-nord "incompatibitilite.rhesus"
Qu'est ce que le rhésus ?
Le "groupe sanguin" comprend toujours une lettre (A, B ou O)
et un signe (+ ou -). Le signe correspond au rhésus. On dit qu'une
personne est de rhésus positif lorsque ses globules rouges
(les cellules sanguines qui transportent l'oxygène) portent, à
leur surface, une certaine molécule, appelée molécule D, ou molécule
rhésus. Dans le cas contraire, on est de rhésus négatif.
Le rhésus est une particularité génétique: on reste toujours
du même rhésus (positif ou négatif).
Quel est le mécanisme de l'immunisation foeto-matenelle ?
Supposons qu'une femme de rhésus négatif soit enceinte d'un
homme de rhésus positif. Il est possible que l'enfant dont elle est
porteuse soit de rhésus positif. Nous allons supposer qu'elle
a deux grossesses successives, et que les deux enfants sont de
rhésus positif.
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Première grossesse :
aucun problème. Les circulations sanguines de la mère et de l'enfant sont séparées par une membrane, le placenta, qui est tout à fait étanche. La mère tolère sa grossesse sans problème, et l'enfant naît tout à fait sain.
Le jour du premier accouchement, le placenta se rompt, et des globules de l'enfant vont passer dans la circulation sanguine de la mère. Ces globules sont différents de ceux de la mère, puisqu'ils sont porteurs de la molécule rhésus, contrairement à ceux de la maman. Dans le sang de la maman, on trouve des globules blancs , dont la mission est de détruire tout ce qui est étranger. Les globules blancs de la mère vont identifier les globules rouges de l'enfant, noter à leur surface la présence de la molécule rhésus, et donc considérer qu'il s'agit d'une cellule étrangère, à détruire. Ils vont fabriquer pour cela une arme puissante, un anticorps anti-rhésus, ou "agglutinine irrégulière". Cela n'a aucune importance pour l'instant, puisque de toutes façons le premier enfant est déjà né, et donc à l'abri de ces anticorps.
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Une deuxième grossesse survient et l'enfant est à nouveau de rhésus positif. C'est là que le problème se pose. En effet, le placenta est étanche, et ne laisse pas passer les globules. En revanche, les anticorps sont des molécules assez petites, et elles arrivent à traverser le placenta. Les anticorps anti-rhésus (dont la mère est porteuse depuis le premier accouchement) vont donc traverser le placenta et aller détruire, dans la circulation sanguine du second enfant, les globules rouges de l'enfant. Celui-ci naîtra donc avec un grave manque de globules rouges (on parle "d'anémie hémolytique du nouveau-né").
Quelle est la prévention ?
La prévention de cette affection est très simple. Le jour de
chaque accouchement, après la délivrance, on pratique chez la mère une
injection de sérum anti Rhésus (ou anti D). C'est à dire
qu'on injecte dans la circulation de la mère une forte dose
d'anticorps anti rhésus : ceux ci vont détruire immédiatement les
quelques globules de l'enfant qui sont passés dans la
circulation maternelle. Les globules blancs de la mère
n'auront pas le temps de les identifier, et ne pourront pas se mettre à
fabriquer leurs propres anticorps. Quant aux anticorps
injectés, ils disparaîtront en trois semaines environ de la
circulation maternelle. A la grossesse suivante, il n'y aura donc pas
d'anticorps anti rhésus (agglutinine irrégulière) dans le
sang de la mère.
Jusqu'à présent nous avons parlé de grossesses suivies
d'accouchements. Mais une grossesse ne se termine pas nécessairement par
un accouchement: elle peut se terminer par une fausse couche,
ou par une interruption volontaire de grossesse. Bien
évidemment, le risque d'immunisation maternelle est exactement le même,
et une injection de sérum anti D doit être pratiquée chez la
mère après chaque fausse couche et chaque IVG.
Que faut-il donc faire, en résumé ?
Vous êtes de rhésus négatif. Voici les précautions à prendre :-
avant toute grossesse, il est utile de vérifier que vous n'êtes pas déjà porteuse d'agglutinines irrégulières (vous auriez pu le devenir à l'occasion d'une fausse couche passée inaperçue). La législation française conseille d'ailleurs de faire lors de l'examen prénuptial, un groupe sanguin avec recherche d'agglutinines irrégulières.
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au début de toute grossesse, il faut refaire une recherche d'agglutinines irrégulières (et par prudence répéter cet examen en cours de grossesse).
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après chaque accouchement, la femme doit subir une injection de sérum anti-D. Cette injection est également obligatoire après chaque fausse couche et après chaque IVG.
Moyennant ces précautions simples, vous ne développerez jamais
d'immunisation foeto-maternelle, et vos enfants seront indemnes
d'anémie hémolytique.
Que faire si la recherche d'agglutinines irrégulières est positive ?
Une femme de rhésus négatif peut être porteuse d'agglutinines
irrégulières (elle a pu s'immuniser lors d'une fausse couche ou d'une
IVG après laquelle l'injection de sérum anti D n'a pas
été faite). Pas de panique. La grossesse devra être
surveillée, et un traitement entrepris pour réduire le risque de
destruction des globules du foetus. L'efficacité de ce traitement est
conditionnée par la précocité du diagnostic: c'est dès le
début de la grossesse que les agglutinines irrégulières doivent être
repérées.
Remarque: nous n'avons parlé ici que de la plus fréquente des immunisations foeto maternelles, celle qui est due à la molécule rhésus.
Il existe d'autres immunisations, dues à d'autres molécules sanguines. Elles sont plus rares et en général moins graves. Le laboratoire qui détermine votre groupe sanguin vous les signalera, et votre médecin vous expliquera la conduite à tenir.
Il existe d'autres immunisations, dues à d'autres molécules sanguines. Elles sont plus rares et en général moins graves. Le laboratoire qui détermine votre groupe sanguin vous les signalera, et votre médecin vous expliquera la conduite à tenir.
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