Une salariée peut-elle allaiter pendant les heures de travail ?
Une salariée peut allaiter son enfant durant les heures de travail, pendant 1 an à compter de la naissance de l'enfant. Elle bénéficie dans ce cas d'une réduction de son temps de travail.
La salariée dispose d'une réduction d'une heure de travail par jour, pendant son temps de travail, pour allaiter son enfant.
Cette heure est répartie à raison de 30 minutes le matin et 30 minutes l'après-midi.
La période où le travail est arrêté pour l'allaitement est déterminée par accord entre la salariée et l'employeur. À défaut d'accord, chaque pause intervient en milieu de matinée et en milieu d'après-midi.
Les temps de pause ne sont pas rémunérés (sauf dispositions conventionnelles contraires).
Attention : chaque période d'allaitement est réduite à 20 minutes si l'employeur met à disposition de la salariée un local dédié à l'allaitement, qui peut être situé à l'intérieur ou à proximité des locaux affectés au travail.
La salariée peut allaiter son enfant dans l'établissement.
L'entreprise qui emploie plus de 100 salariées peut être mise en demeure d'installer dans son établissement (ou à proximité) des locaux dédiés à l'allaitement.
Tout local dédié à l'allaitement doit respecter des normes strictes en matière de santé et sécurité au travail. Ainsi, l'employeur doit notamment respecter les obligations suivantes :
- le local doit être séparé de tout local de travail,
- être aéré, convenablement éclairé, et maintenu à une température convenable,
- être pourvu d'eau en quantité suffisante (ou à proximité d'un lavabo), et de sièges convenables pour l'allaitement,
- être tenu en état constant de propreté (nettoyage quotidien et réalisé hors de la présence des enfants),
- être équipé de moyens de réchauffer les aliments,
- la taille du local est d'au moins 3m² par enfant, dans la limite de 12 berceaux (fournis par l'employeur),
- aucun enfant atteint (ou paraissant atteint) d'une maladie contagieuse ne doit être admis dans le local.
Une autre vidéo http://www.dailymotion.com/video/x2e075h_droit-du-travail-et-allaitement-me-candy-srour_school
LA REPRISE DU TRAVAIL NE DOIT PAS ÊTRE UN OBSTACLE À LA POURSUITE DE L'ALLAITEMENT
Lorsque l'allaitement est bien installé, la stimulation régulière des seins permet de maintenir la lactation même si la mère s'absente pour plusieurs heures, voire plusieurs jours.
Les jours travaillés le bébé est mis au sein chaque fois que possible même si les horaires sont irréguliers. |
Entre deux tétées éloignées les seins sont stimulés par expression manuelle ou à l'aide d'un tire-lait manuel ou semi-électrique. Le lait peut ainsi être recueilli pour nourrir l'enfant entre deux tétées.
Les jours de repos l'enfant est mis au sein le plus souvent possible afin de relancer la lactation.
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EN FRANCE IL N'EXISTE PAS DE CONGÉ D'ALLAITEMENT
Sauf convention d'entreprise particulière, il n'existe pas en France de congé d'allaitement.
Quand cela est possible, le cumul du congé post-natal avec des congés annuels, un congé parental ou un congé sans solde peut permettre de repousser la date de reprise du travail, facilitant ainsi la poursuite de l’allaitement au moment de la reprise.
PLUSIEURS TEXTES DE LOI EXISTENT EN FRANCE EN FAVEUR DE L'ALLAITEMENT MATERNEL AU TRAVAIL
Certains articles très anciens du Code du travail encadrent l'allaitement et la reprise du travail. Ils ont été réaffirmés en 1973 par les Articles L.224-2 L.224-3 L.224-4 et complétés récemment par des décrets en conseil d’état.
Ces dispositions permettent soit d’allaiter son enfant sur le lieu de travail, soit de disposer d’une heure chaque jour travaillé pour allaiter un bébé de moins de un an. En l’absence de convention ou d’accord collectif cette heure n’est pas rémunérée.
Sur tous les lieux de travail, l’heure légale devrait au moins être utilisée pour exprimer du lait pour soulager la tension mammaire. Voire, si les conditions le permettent, recueillir et conserver ce lait pour le donner à l’enfant dans les jours suivants ou le congeler.
Ces dispositions élaborées pour l'entreprise privée sont applicables aux institutions publiques. |
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EN THÉORIE, L'IDÉAL SERAIT DE LAISSER L'ENFANT AU SEIN EXCLUSIVEMENT JUSQU'À LA DATE DE REPRISE DU TRAVAIL
Si l'enfant est allaité exclusivement, il n'est pas nécessaire d'introduire desbiberons avant le jour de la reprise du travail. En l'absence de sa mère, le moment venu, l'enfant découvrira un autre mode d'alimentation avec la personne qui le gardera.
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EN PRATIQUE, LA MÈRE PEUT COMMENCER À TIRER SON LAIT LES JOURS PRÉCÉDENTS
Dans le mois qui précède la reprise du travail, la mère peut tirer son lait régulièrement, le congeler et ainsi constituer des stocks.
Une fois le travail repris, la mère continue de tirer quotidiennement son lait pour reconstituer le stock.
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IL EST SOUHAITABLE QUE L’ENFANT CONTINUE DE TÉTER AUSSI SOUVENT QUE POSSIBLE
Matin et soir si les horaires de travail de sa mère le permettent, beaucoup plus les jours de repos.
L'enfant peut avoir une alimentation diversifiée la semaine et être allaité exclusivement le week-end! Il est fréquent de voir l'enfant se remettre àtéter la nuit. |
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SUR LE LIEU DE TRAVAIL, IL EST PRÉFÉRABLE D'ENTRETENIR LA LACTATION
Faute d'être suffisamment stimulée, la lactation peut baisser et se tarir assez rapidement conduisant à un sevrage progressif. En l’absence de tétées, tirer son lait plusieurs fois dans la journée est souhaitable pour entretenir la lactation. Les premiers jours cela peut aussi permettre de soulager la tensiondes seins.
Deux cas de figure sont possibles :
1- La maman dispose d’une pièce isolée et d’un réfrigérateur pour stocker le lait tiré. Il lui suffit alors d’apporter un tire-lait et des biberons stériles. C’est la situation idéale pour constituer le stock de lait et entretenir au mieux la lactation.
2- La maman ne dispose d’aucun lieu adapté. Elle devra alors se contenter de faire couler manuellement un peu de lait ( sans chercher à le récupérer) pour obtenir un confort mammaire jusqu’à disparition des signes congestifs.
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